Le 7 mai, Ari Lennox a sorti Shea Butter Baby, son tout premier album. La protégée de J. Cole se dévoile avec sincérité et émotion sur des morceaux teintés par des influences jazz, soul et R&B.
Une voix envoûtante et une mélodie délectable. En juin 2018, je découvre pour la première fois Ari Lennox et son tout nouveau morceau « Whipped Cream ». Sous l’aile de J. Cole, elle prépare à ce moment-là son premier album. À l’écoute de ce titre aux sonorités neo soul, je n’avais évidemment qu’une hâte : découvrir l’univers d’Ari Lennox.
Après avoir parsemé l’année de plusieurs singles promotionnels comme « Grampa » ou « Pedigree », la chanteuse de 28 ans a enfin annoncé la sortie de son album Shea Butter Baby, du même nom que le deuxième single de ce dernier en featuring avec J. Cole. Intense, sensuel et toujours ce timbre de voix aussi envoûtant, ce titre me conforte dans l’idée que ce projet sera merveilleux.
Une semaine avant sa sortie, un troisième et dernier single voit le jour. « Up Late » et son ambiance incroyablement épicurienne racontent la nuit que la chanteuse partage avec un homme. Un titre qui donne le ton à l’album : Shea Butter Baby est une porte ouverte sur l’intimité d’Ari Lennox.
Une femme sexy
En naviguant entre les mélodies lascives et raffinées, l’artiste américaine présente différentes thématiques liées à l’amour mais pas que. C’est sur une magnifique introduction jazzy rythmée par une harpe et une trompette que débute l’album. « Chicago Boy » nous immisce dans les désirs de la chanteuse. Elle décrit sa rencontre avec un homme et l’attirance qu’il lui produit. Une voix de petite fille surgit dans l’outro et nous prévient de la tournure que les choses vont prendre : « It’s about to get so fuckin’ freaky ». Et elle a bien raison puisque dans « Broke », Ari Lennox est « on fire » et aborde son désir sexuel sans complexe. Une manière de briser le tabou autour de la sexualité féminine.
Alors qu’elle encense les joies de vivre indépendamment dans « New Apartment », Ari Lennox n’est pas heureuse pour autant. La voix de la jeune fille revient à la fin du morceau pour souligner qu’en réalité, la solitude ne l’enchante pas : « And then I realized, oh my god, I need people ».
Une femme vulnérable
Avec une honnêteté implacable, Ari Lennox se dévoile en femme vulnérable sur « I Been ». Elle tente d’oublier son ancien compagnon en passant par la drogue, l’alcool ou bien les applications de rencontre comme Tinder. Son désespoir se fait ressentir par l’intonation de sa voix quand elle clame « And I try, and I try, and I try, and I try, I try ». L’outro est de nouveau un moyen pour la chanteuse de faire passer un message. Ce besoin constant d’être avec quelqu’un n’est pas toujours la solution : « You may never get married again, you may never find the love of your life again, but, hey, that’s life. And please don’t be in a situation where that person’s tearing you down mentally, emotionally, physically, y-we’ve heard it a million times ».
« I’ve been thinkin’ this, thinkin’ of some kids
How I’m agin’, degradin’ when I give it like this
I’ve been cryin’ at night, holdin’ bullet tight
Hopin’ I meet someone different, but it’s true that I don’t »
À 28 ans, la chanteuse voit le temps passer et se questionne sur sa condition de femme. C’est justement le sujet qu’elle aborde dans « Whipped Cream ». Trouvera-t-elle encore l’amour ? Pourra-t-elle avoir des enfants ? Tant d’interrogations que la jeune femme affronte par le biais de la musique.
Avec Shea Butter Baby, Ari Lennox se dévoile entièrement, d’abord en tant que femme sexy, puis fragilisée par la perte de l’amour. Une vulnérabilité qui fait de cet album un projet honnête et puissant. Sur des mélodies teintées par les influences jazz, soul et R&B, la chanteuse à la voix captivante se présente sous tous les angles et révèle tout simplement ce que c’est d’être une femme.